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Avec le gel des primes pour l’hôtellerie, les assureurs montent au créneau

Dans la matinée de ce lundi, le ministre Bruno Le Maire doit rencontrer les assureurs. À l’ordre du jour, l’ultimatum que le ministre de l’Économie a posé pour des « propositions » attendues de la part des professionnels du secteur. Cette déclaration fait suite à la demande faite par le ministre mardi dernier en faveur d’un gel des primes d’assurance du secteur de l’hôtellerie-restauration.

Les compagnies d’assurance n’en feraient pas assez pour le secteur de l’hôtellerie-restauration

À peine remis des ravages du premier confinement sur leur secteur d’activité, les hôteliers et les restaurateurs sont au bord de la faillite avec ce deuxième confinement. Face à la situation, les aides de l’État ne représentent qu’une goutte d’eau dans cet océan de désespoir, tandis que les assureurs sont pris d’assaut.

Dès le début du confinement en mars, des mesures de soutien à l’économie ont été déployées par le secteur des assurances. Il y a par exemple la participation de 400 millions d’euros au fonds public de soutien aux PME ou encore le milliard d’euros alloué à un programme d’investissement. À cela s’ajoutent bien sûr les différentes initiatives individuelles des compagnes d’assurance. En tout, leur valeur est estimée à 3,8 milliards d’euros.

Malgré toutes ces initiatives, les assureurs sont pointés du doigt pour ne pas en faire assez depuis le début de la crise sanitaire. Actuellement, les tribunaux français doivent statuer sur des dizaines de contentions entre assureurs et restaurants pour la couverture des pertes d’exploitation qui font partie des risques les plus rarement couverts.

Un gel des primes ou une contribution exceptionnelle des assureurs

Mardi dernier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a demandé le gel des primes d’assurance pour le secteur de l’hôtellerie-restauration. Selon lui, les lettres envoyées par les assureurs à leurs clients pour leur annoncer la réduction des garanties initialement couvertes sont « très maladroites, très déplacées ».

Le ministre a rappelé qu’en cas d’inaction des assureurs, le gouvernement donnera son soutien à l’amendement voté par le Sénat qui exige des assureurs une contribution exceptionnelle. Il s’agit d’un prélèvement estimé à 1,2 milliard d’euros.

« Je suis prêt à demander à l’Assemblée qu’on trouve quelque chose de plus équilibré de plus responsable, mais à une condition très simple : que les assureurs fassent un geste significatif en direction de l’hôtellerie, des cafés et des restaurants », explique Le Maire.

À l’occasion, il a donné un ultimatum aux assureurs qui arrivent à son terme ce lundi : « Ils ont jusqu’à lundi prochain pour le faire ». À défaut de quoi, l’amendement sera adopté. Selon le ministre, « Il faut que chacun fasse évoluer son comportement dans cette période de crise ». Il estime que l’Etat n’est pas le seul à devoir faire des effets, sans oublier de rendre hommage aux banques pour les efforts qu’elles fournissent.

Les assureurs s’insurgent

Les assureurs français tolèrent de moins en moins la pression que leur met le gouvernement français. Dimanche, Jacques de Peretti, le PDG d’Axa France a dénoncé dans Le Parisien « un chantage scandaleux », à la suite de la déclaration du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Selon lui, « Il est scandaleux d’avoir à subir un tel chantage ». Il poursuit en affirmant : « J’ai eu au téléphone, lundi dernier, l’ensemble de mes collègues européens et un tel chantage n’a jamais été pratiqué dans aucun pays, alors que la situation au regard des assurances et des restaurateurs est la même ».

Jacques de Peretti précise que : « cette taxe serait la plus mauvaise des choses pour la relance, car nous ne pourrions pas assumer seuls une telle charge et nous serions obligés de la reporter sur les cotisations de nos assurés ».

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